ça veut dire quoi être heureuse ? Je crois que nous avons tous notre interprétation propre, individuelle et subjective… et même si l’on s’accorde à se dire que l’amour est la base du bonheur, l’amour lui même n’est pas ressenti de la même façon selon les individus … nous en avons une approche tous différente alors forcément, cela devient rapidement un casse tête …
Enfin je parle pour moi… Pour moi, le bonheur, c’est une sorte de quête du Graal. Un concept abstrait que je n’arrive pas à envisager pleinement. Non pas que je ne sache pas ce que c’est que d’être heureuse… Je crois que je sais ce que ça fait. Il y a plein de fois ou je le suis. Mais je ne peux pas le hurler, je ne peux pas clamer haut et fort… Je crois que j’ai le bonheur modeste…
Je suis le genre de personne qui est surtout habituée à gérer les difficultés… à gérer quand ça va mal… C’est comme ça. C’est comme ça que j’ai été façonnée par la vie. Alors tout à coup me trouver avec du bonheur à gérer c’est un peu le bordel… et en général ça m’inquiète et ça me fait tout de suite penser que peut être c’est louche et que forcément ça va aller mal parce que ça va trop bien … voyez le genre ? Oui oui je sais je suis un peu tsouin tsouin …
C’est pour ça que j’ai vu des psy … pour apprendre à avoir confiance en la vie et pour apprendre à m’autoriser à être heureuse … Eh ouais… pour certains c’est l’évidence même. Il y a des gens, pour qui être heureux c’est naturel… Ils sont naturellement doués pour ça.
Ces gens là, je ne peux pas m’empêcher outre de les envier d’une certaine manière, de me dire que soit ils en ont jamais vraiment chié, soit ils ont la sensibilité d’une mouche, soit ils ont un niveau de conscience suffisamment restreint pour leur permettre d’occulter tout le reste… Ou alors… ils s’aiment suffisamment et on un niveau d’égoïsme suffisant pour ne surtout pas s’oublier…
En tous cas, pour ma part, je ne vois pas comment en fait je réussirai à être pleinement heureuse… d’une part parce que dans ma propre vie je dois gérer des choses dures, parce que dans mon entourage proche il y a de la vraie souffrance et des vraies choses tristes à gérer et que par dessus le marché, la souffrance du monde, me touche. Alors certes, je suppose que je suis capable de petits bonheurs égoïstes, mais j’aurai toujours des garde-fous pour m’empêcher de trop me rouler avec insolence dans le bonheur …
Alors voilà… Est ce qu’un jour je serai heureuse ? Souvent je me dis que …
Je serai heureuse, le jour où j’aurai la certitude que tous ceux que j’aime le seront et que personne n’aura été oublié au passage.
Je serai heureuse, le jour où moi aussi je serai maman et qu’on me dira que la petite graine que j’ai dans le ventre n’a pas d’X Fragile.
Je serai heureuse, le jour où l’amour de ma vie retrouvera le goût de la vie avec un grand V.
Je serai heureuse, le jour où moi j’arriverai toute seule comme une grande sans l’aide de personne à avoir plus confiance en la vie et moins peur d’elle.
Je serai heureuse, le jour où les gens se traiteront avec respect et humanité.
Je serai heureuse, le jour où mon frère Hugo trouvera sa place dans cette société qui n’est tellement pas faite pour les personnes comme lui.
Je serai heureuse, le jour où j’aurai des certitudes.
Je serai heureuse, le jour où je saurai que tous ceux que j’aime ne partiront jamais …
Pfff… En fait, je crois que je ne serai jamais pleinement heureuse. Je crois que je peux l’être, par moments, mais je sais que les gros chagrins guettent… je sais que l’ombre existe pour que la lumière existe. Je sais que pour comprendre le bonheur il faut avoir goûté au malheur…
Je sais que l’équilibre est précaire, fragile.
Allez. Comme dit la chanson, don’t worry, be happy…on va essayer ! La méthode Couet ça s’appelle !
Et ça c’est moi … a une époque où je ne me posais pas toutes ces questions à la con.
Très beau ton post. Je crois qu’en fait la clé de tout ça c’est que personne n’est heureux 24h/24, et qu’il faut savourer ces petits bouts de bonheur que tu dis déjà connaitre; en profiter encore et encore pour faire le plein de force pour les moments moins heureux. Et puis après tout, s’il n’y avait pas les moments difficiles, crois-tu que nous serions capable d’être heureux le reste du temps? Si nous étions tout le temps en vacances, je suis sûre qu’au bout d’un moment tout ce que l’on voudrait c’est bosser un peu 🙂
Bonne journée miss!