I am a Chubby Unicorn

Je n’aborde jamais ce sujet. Mais je me suis dit que j’avais envie de reprendre un peu de blogging et que le sujet était d’actualité. ça me donne l’impression de faire un « coming out » … un peu ce sentiment de se mettre à nu devant tout le monde et de dire : oui, je suis grosse. Une petite grosse. Un mètre cube. 20kgs de trop au compteur après avoir été dans la zone des +10kgs pendant des années. Mais l’âge, la grossesse, la sédantarité parfois forcée, les hormones, le ras le bol, la déprime, le chômage longue durée, les difficultés de la vie, j’ai accusé le coup. Alors voilà, je suis la fille qui n’a presque aucune photo d’elle de plein pieds et qui n’en montre jamais.

Je suis la fille qui aimerait etre invisible pour aller à la plage, à la piscine, en été. Je suis la fille qu’on a toujours dit qu’elle était bonne vivante, bien potelée, a qui il fallait mieux faire envie que pitié.

Je suis la petite fille à qui on donnait une tranche de saucisson, un bout de gruyère, un quignon de pain parce que j’étais mignonne et que j’engloutissais tout avec plaisir et sans résistance. Je suis la fille qui chez son papi et sa mamie reprenait une 2eme part pour faire plaisir (et sûrement parce que ça me faisait plaisir à moi aussi).

Je suis la fille à l’adolescence au golfe persique qui a soudain réalisé que la séduction passait par l’apparence. Je suis la fille qui dès l’âge de 14 ans, s’est gavée d’isoméride, dinintel, Thiomucase, qui a fait du sport à outrance, s’est mesurée le pli cutané tous les mois, et qui réusissait grâce à un régime draconien à avoir cette allure presque acceptable que la société conditionnait à avoir.

Je suis aussi cette adolescente qui mangeait en cachette, qui une fois s’était fait goaler par sa mère en train de se vider une boite de chocolat en poudre dans la bouche et qui surprise par cette dernière se l’est renversée sur le visage dans son intégralité.

Je suis cette fille qui a eu un cadenas sur le frigo familial. Je suis cette fille qui a eu un père marqué par sa mere obèse et qui a lui même souffert de surpoids et qui ne voulait pas que sa fille vive la même chose et qui m’avait dit une fois en seconde: tu veux un mec ? maigris. Je suis cette fille qui a une mère toujours bien roulée après 5 enfants, mince de nature avec un métabolisme qui brûle a fond et qui m’a encouragé à être dans le contrôle pour m’éviter de souffrir et devant qui aujourd’hui j’appréhende toujours de montrer mon corps sachant que je serai forcément jugée.

Je suis cette fille qui a toujours souffert de ses kilos même quand elle n’aurait pas du, même quand ils n’étaient pas nombreux, même quand je n’aurai jamais du faire de régime.

Je suis cette fille qui se comparait tout le temps par rapport à ses copines, ses cousines, ses voisines, toutes grandes, minces, élancées, donc crédibles.

Je suis cette fille qui a toujours eu le sentiment de ne pas être légitime à juste être comme j’étais. Et ça c’est dur à admettre.

Je lis beaucoup de textes, de témoignages, je vois tous ces comptes instagram qui revendiquent le #bodypositivism , qui s’insurgent contre la #grossophobie , les mouvements type #graspolitique qui vont encore plus loin ou l’écrivaine Gabrielle Deydier et son si touchant « on ne naît pas grosse » … Tout cela me pousse peut être à apporter ma pierre à l’édifice après ces 30 années passées à souffrir, à faire le yoyo, à mettre mon corps et mon mental en souffrance pour essayer d’être celle qui me semble, qu’on me dit, être celle qui est la vraie moi, la belle, conforme, ‘healthy’ moi.

J’ai essayé. Pendant 30 ans. Avec plus ou moins de succès, plus ou moins longtemps. De la volonté j’en ai plus que quiconque et je deviens dans une colère noire quand on ose insinuer que j’en manque. Ceux qui vivent cela savent. Des années de contrôle obsessionnel, de sport à outrance même épuisée, Stop & Go. Echouer, tomber, toucher le fond, redonner un coup de collier, recommencer, s’accrocher, tenir bon, réussir, … retomber. pendant 30 putain d’années. Le poids de la culpabilité dans l’échec, l’euphorie galvanisante de la réussite. Et quand même se regarder dans la glace et se dire : naaaaan. ça va pas, c’est pas assez et je suis toujours aussi moche.

Mon visage est la seule chose que je tolère … si je ne regarde pas trop dans les détails. La vérité c’est que je m’invisibilise. Certains vont dire: si tu te sentais aimée tu t’aimerais. Faut arrêter avec ça. ça n’a rien à voir. On peut être aimé « tel qu’on est » et ne pas s’aimer soi. Moi on ne m’a jamais appris à m’aimer moi. La société, ma famille, l’entourage. On m’a toujours appris que telle que j’étais ce n’était pas bien et qu’il fallait que je sois mieux.

Ces derniers temps, le sujet me travaille davantage. Surement parce que je vieillis et que dans ma tête, tout cela fait son chemin. Sûrement parce que j’ai atteins mon maximum en poids et que ce mouvement de body positivism à l’approche de l’été et cette pression du corps estival reprend toute sa place (malgré les mois de confinement qui poussaient à relâcher la pression). Le monde d’avant reprend tous ses droits, les remarques de merde aussi et mes complexes aussi.

Hier je suis allée chercher ma fille à un anniversaire. Je me suis retrouvée la seule maman petite, grosse, entourée de 5 autres mamans, grandes, minces, bien sapées, super lookées et moi qui était plus relax. Malgré moi, ces sentiments de fille complexée sont ressortis et ça m’a déglingué. Moi qui pensais avoir dépassé ça, moi qui pensais ENFIN être au desus de ça et libérée … queudale. J’étais 30 ans en arrière, l’ado ruinée intèrieurement qui faisait comme si de rien n’était mais qui se disait qu’elle est la nulle de la bande, la pas légitime, la pas crédible, la plus moche.

J’étais en pleine conscience de cette situation que seule moi je devais ressentir même si je sentais des regards de jugement (forcément on est jugé sur son apparence surtout au milieu de mamans trentenaires branchouilles friquées parisiennes) et presque par chance, il y a eu une dispute d’enfants et j’ai pu avoir un super prétexte pour partir et arrêter cette séance de torture.

Et puis ce matin je lisais le compte instagram d’une fille activiste qui montrait le tsunami d’insultes qu’elle avait reçu suite à une photo qu’elle avait posté d’elle en maillot de bain… et ça m’a tellement mis en colère. Cette pluie de préjugés : grosse = faineante, sans volonté, forcément moche, ratée, et j’en passe.

A tous ces gens là j’ai envie de leur dire : le jour où vous aurez eu autant de volonté que toutes ces personnes que vous insultez, là où on pourra discuter. Mais d’ici là : allez tous bien vous faire cuire le cul.

10 octobre : journée internationale du Syndrome #XFragile : make foutage de gueule du #handicap en #France great again

Mis en avant

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J’ai décidé de recycler un ancien billet. Celui de l’an dernier que j’adapte un peu. Comme rien ne change c’est pratique, on peut se répéter indéfiniment …Je fatigue. On pisse dans des violons troués. On est des Don Quichotte qui nous épuisons en espérant peut être à force faire suffisamment de pression pour que ça change … mais quand ?

Chaque handicap mental a sa journée. C’est comme pour tout. Aujourd’hui c’était la journée mondiale du sourire.ça devait aussi être la journée d’un autre truc… parfois on a plusieurs célébrations en une journée. pas évident de s’y retrouver.

En tous cas, Mercredi 10 Octobre 2018 c’est la journée internationale du Syndrome X Fragile.

Le syndrome X Fragile appartient à la grande famille du handicap mental. C’est une maladie génétique héréditaire qui touche une protéine du chromosome X et selon le degré de mutation on peut être prémuté sans exprimer les symptômes à mutation complète avec un retard mental de léger à profond. Tout dépend du degré de mutation du gène. Plus la mutation est élevée plus on a en général des symptômes.

L’X Fragile est souvent assimilé à l’autisme. C’est plus facile de le résumer ainsi. Les gens comprennent mieux. Merci Rainman. Même si l’autisme c’est loin d’être comme Rainman. On parle de symptômes autistiques chez les X Fragile car on retrouve souvent les même choses :

  • difficulté à gérer les émotions
  • grosse anxiété
  • résistance au changement
  • évitement du regard
  • besoin de rituel
  • balancements
  • gestes répétitifs
  • écholalie

A cela se rajoute :

  • battements des avant bras / mains
  • auto mutilations (morsures des doigts / mains)
  • oreilles décollées
  • epilepsie possible
  • retard mental : retard psychomoteur / retard des apprentissages (propreté aux toilettes notamment)
  • hyper activité (surtout petits)

Il y a d’autres signes cliniques possible mais voilà grosso modo comment l’X Fragile se traduit.

Alors oui il faut toujours se renseigner dans son entourage sur des cas de retard mental non expliqué, il faut si c’est le cas en parler à son gynécologue car il existe des solutions de prévention et de diagnostique prénatal (biopsie du trophoblaste / diagnostic pré implantatoire)… Il faudrait que les « errances diagnostiques » au lieu de trainer de psy en psy finissent par mener systématiquement à la piste génétique… je ne dis pas que la génétique a réponse à tout mais quand on sait que la moyenne d’âge d’un diagnostic X Fra est toujours en moyenne de 12 ans, on peut se poser la question …

Mais tout cela ça fait des années que j’en parle. Ce dont je parle souvent aussi (moins ces derniers temps) c’est de ceux qui sont là, qui existent… ces personnes X Fragile, enfants, adultes, laissées pour compte, sans solutions de scolarisation ou de placement.

Moi j’aimerai comprendre pourquoi en France, même en région parisienne, on a encore des situations aberrantes d’enfants qui ont 10 ans meme plus et qui sont déscolarisés. Même pas une place en IME …. Pourquoi des adultes sont parqués dans des espèces d’hospices mal adaptés, pourquoi des gens partent en Belgique parce que leur propre pays ne sait pas les prendre en charge et les aider ?

Moi je rêve d’une journée mondiale du handicap mental. Où on ne parlerait plus de l’autisme, de l’X Fragile, de la trisomie 21 … mais où on aborderait le handicap mental dans sa globalité. Où l’union ferait la force. Une action d’envergure où toutes les associations se réuniraient pour se manifester contre les pouvoirs publics et exiger la dignité et le droit à la vie presque comme tout le monde. Je rêve de personnes dirigeant notre pays qui prennent leurs responsabilités, qui ne laissent pas les handicapés mentaux en vrac, sacrifiés de la société.

Le 10 Octobre j’aimerai que cette journée de reconnaissance du Syndrome X Fragile réveille un peu les consciences, éveillent les journalistes sociétaux à mettre en lumière les carences de prise en charge des personnes handicapées mentales en France. X Fragile, autiste, combien d’enfants sont déscolarisés faute de CLIS ou de place en IME ? Combien d’adultes vivent chez leurs parents où dans des institutions sinistres, inadaptées à leur handicap et tellement pas épanouissantes….

Il y a des gens bien dans le milieu du handicap. Des professionnels qui font souvent ce qu’ils peuvent, des associations qui triment, des parents volontaires, des enfants et des adultes atteints joyeux, vivants… J’aimerai bien que tous ces gens soient entendus, respectés et traités avec dignité.

Le handicap sert la communication politique, à dorer le blason de Brigitte Macron, ses consoeurs et prédecesseurs…, il y a quelques effets d’annonces par ci par là pour donner l’illusion que les handicapés sont pris en compte et puis la réalité du quotidien des familles reprend le dessus et rien ne bouge de nouveau …

….ça prouve à quel point ce n’est pas un sujet majeur … même pas un sujet mineur… tout le monde s’en fout on dirait..  tout le monde sauf ceux concernés. C’est moche quand même vous ne trouvez pas ?

Pour plus d’informations sur l’X Fragile :

Association X Fragile France sur Facebook : https://www.facebook.com/FragileXFrance/

Site Internet : https://www.xfra.org/

 

 

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Les #gros vous demandent de leur foutre la paix.

Saison estivale oblige, on se prend – essentiellement nous les filles – l’obligation de présenter un corps acceptable: en short, en robe, en maillot, il faut cacher ce gras, le supprimer à tout prix, gommer cette cellulite disgrâcieuse …. HELP.

Mais en même temps, il y a plein de voix qui s’élèvent sur le ‘body positive’, la fin du ‘body shaming’, les grosses qui s’acceptent et revendiquent le droit d’être comme elles sont (désolée cela semble un sujet majoritairement féminin même s’il y a des hommes dans le lot).

Moi je suis entre les deux. Je ne revendique pas mon surpoids mais je l’accepte mieux (sauf sur la plage). La grosse moyenne. Pas mince, pas obèse (quoique selon l’IMC je commence à me rapprocher depuis quelques mois dangereusement de la limite qui fait si peur). En gros si je perdais 15 kilos ça serait idéal. Eh oui. Petite rondelette, des kilos cumulés depuis des années yo-yo,  après un bébé, du stress et de la contrariété à volonté, je suis une mangeuse compulsive.  Je mange mes émotions. J’ai passé ma vie à être au régime (depuis mes 14 ans) et j’ai quand même trouvé le moyen de faire le yo-yo en pente ascendante. Comprendre par là que plus les années se sont écoulées et plus mes reprises de poids après perte ont été plus importantes ) chaque fois. Et aujourd’hui, je prends parole sur mon petit blog de rien, parce qu’après deux années infructueuses sur Weight Watchers online, appli la plus vantée, car la plus humaine, plus équilibrée (c’est vrai), des reprises abandon du régime du Dr. Fricker qui est quelqu’un qui me connaît depuis mes 26 ans, que je respecte infiniment et aime beaucoup, j’en arrive au point de non retour du : fuck les régimes.

J’ai lu le petit pamphlet sur la grossophobie « Gros n’est pas un gros mot » du collectif Gras Politique porté par Daria Marx et Eva Perez-Bello et ça m’a fendu le coeur, tellement c’est d’une vérité implacable et que j’invite tous les minces à le lire (les gros aussi).

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Et je me suis plongée dans « Maigrir sans régime » du Dr. Jean-Philippe Zermati …. j’étais allée voir il y a quelques années le Dr. Gérard Apfeldorfer, psychiatre spécialiste des TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) car j’avais déjà bien compris que chez moi le problème ne tient pas qu’au régime.

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Entendons nous bien : je n’ai pas envie de rester grosse. Je ne suis pas grosse dans ma tête. Ce n’est pas moi. Et puis tant qu’a faire j’aimerai mieux ne pas avoir les cuisses qui frottent en été et pouvoir porter des mini shorts et m’habiller le matin sans me poser de questions ou ne pas lutter pour savoir comment je pourrai avoir l’air plus jolie et moins grosse quand je vais passer des entretiens de boulot …

J’aimerai aussi pouvoir être certaine que lorsqu’on me refuse un boulot ce n’est pas aussi à cause de mon physique … et ça j’ai des gros doutes sur le sujet, surtout dans certains secteurs. En même temps, même moins grosse je n’ai jamais été une fille à tailleurs-talons. ça m’emmerde les talons. J’en ai déjà parlé dans un de mes blogs. Moi je suis une fille en jean boots tout terrain avec 10 ou 15 kilos de moins. Mais je suis lucide. Je travaille dans un métier de représentation, donc forcément, il faut répondre aux standards et je sais que faire 15 kilos de moins aiderait ma carrière. Je ne suis pas dans le déni.

Je sais aussi que j’aurai plus confiance en moi, que je pourrai faire plus de sport, bref, je sais que beaucoup de choses iraient mieux si je pesais moins lourd. MAIS, car il y a un mais, il faudrait aussi qu’on me foute la paix. Tout le monde se sent obligé de vous sortir sa science, ses croyances, ses méthodes infaillibles sur la perte de poids. Surtout les proches. Moi je suis PhD en régimes. Entendez par là que je suis incollable. Le métabolisme, les hormones, l’alimentation, je suis sur le sujet depuis mes 14 ans. J’en ai 42. Et en plus j’ai toujours adoré la biologie même si j’étais nulle en maths donc autant dire que quand on commence à me donner des leçons sur comment je dois m’y prendre pour perdre du poids, je me marre (ou je m’énerve, aussi).

Je parle de moi parce que forcément c’est plus simple mais je sais que je suis loin d’être seule et que ça fait longtemps que ça dure pour beaucoup d’entre nous : la culpabilisation au moindre écart et perte de contrôle, l’épuisement de vivre sous contrôle, la culpabilisation tout court, la baisse de l’estime de soi, la crainte de la moquerie, le sentiment de honte, les regards des autres, la terreur du 1er jour en maillot à la plage (car en plus d’être gros on est blanc comme un cachalot),  la restriction extrême, la lancinance des donneurs de leçons, la famille qui s’en mêle pétrie de bonnes intentions (mais on sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions), les pesées qui te donnent le sentiment d’aller au casse pipe, les pertes euphoriques suivies de reprises, le sentiment d’echec inoui et le desespoir de se dire qu’on y arrivera jamais tellement ça fait longtemps que ça dure …

C’est formidable ce que la grossophobie à engendré, ce que la course à la performance de notre société a fait comme dégâts. Dans la croyance de la société, tout est une question de volonté : si on est gros, on a qu’a faire un régime et s’y tenir. Bah oui bien sûr. Super, pourquoi j’y avais pas pensé ? Des années que je ne mange ni pain, ni sucre, que je ne bois pas de sodas ni d’alcools … et je suis quand même trop grosse. C’est con hein? Des années que je fais du sport avec plus ou moins d’intensité et pourtant: je suis toujours trop grosse ! Faut arrêter le fromage ! Je n’en mange presque jamais…. Bon ok, parfois je craque pour du pain et du beurre… Bon. Du beurre au pain, soyons honnête.

Mon problème ? La compulsion émotionnelle ET le fait que mon corps, mon métabolisme s’est habitué à la restriction et puis aussi mon patrimoine génétique parce que voilà, on est pas maigrelets dans une partie de ma famille. Je me suis déréglée avec les régimes depuis mes 14 ans. J’ai même pris plein de médicaments à l’époque : Isoméride, Dinintel, Alli … je crois que j’ai pris tout ce qui se faisait sur le marché. Certains trucs dont je n’avais tellement pas besoin plus jeune car je n’étais pas grosse… mais je croyais que je l’étais et on me répétait tellement que ma vie serait mieux si j’étais moins grosse que je le croyais et je me plongeais avec passion dans cette perte de poids.

J’ai de la chance dans mon parcours de ne pas être en obésité morbide. J’ai toujours un regard bienveillant sur l’obésité morbide car forcément il y a d’autres incidences que le simple manque de volonté et l’ingurgitation de nourriture à haute dose.

ça serait bien que les gens minces, proches et moins proches, nous foutent la paix déjà pour commencer. On sait ce qu’on doit faire et pas faire. On a pas besoin de regards réprobateurs, de remarques à la con car on est déjà assez malheureux d’être comme on est. Je défie tout gros de ne pas dire qu’il ne préfèrerait pas être mince. Même ceux qui s’acceptent. On a surtout pas besoin qu’on nous dise que c’est une question de volonté car la volonté ne résout pas tout. Et pour certains, la volonté a été tellement présente, tellement quotidienne qu’à un moment donné on a juste envie de dire : stop, pause, 123 terre je ne joue plus.

L’approche dans la perte de poids doit être globale mais une chose est sûre, il faut absolument que l’entourage, la société, foute la paix aux gros. Ce sera la seule façon de s’en sortir. Foutez nous la paix. En règle générale, foutez-vous la paix à tous. Arrêtez de juger, de donner des leçons aux autres sur comment mieux vivre sa vie, mieux éduquer ses gosses etc. …

On fait tous ce qu’on peut. Alors un peu de bienveillance vraie, ça changera.

A bons entendeurs, merci.

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Rappel: Dans le handicap mental il n’y a pas que l’autisme et la trisomie et TOUS ont les même problèmes de fond en France

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Je n’écris plus trop mais quand même une petite note rapide suite à un excellent article que j’ai pu découvrir ce matin dans Le Monde de Charlotte Chabas sur le drame des familles d’adultes autistes

C’est une réalité. C’est vrai. Il y a un vrai drame qui se déroule sous nos yeux en France concernant les personnes déficientes. Mais ce drame ne touche pas seulement les autistes. Il touche TOUTES LES CATEGORIES de personnes handicapées mentales : les autistes, les X Fragile, les Trisomiques, les accidentés cérébraux, les diverses maladies génétiques rares menant à des déficiences mentales.

Je suis désolée de faire ma lourdingue avec ça mais j’en ai marre qu’on parle que de l’autisme. Bien sur que les autistes ont besoin d’être mieux pris en charge, comme les trisomiques. Et puis c’est plus simple j’imagine de parler d’autisme parce qu’on pense à Rainman, parce que ça sonne moins terrible qu’handicapé mental ou handicapé mental profond mais merde. Il n’y a pas que les Autistes dont il faut s’occuper. Il faut s’occuper de TOUS LES HANDICAPES MENTAUX !!!

De 0 à 99 ans !!!

Oui il y a une pénurie inacceptable de foyers pour adultes. Je ne parle pas d’hospices, de mouroirs, d’asiles où on gave ces pauvres personnes de neuroleptiques pour les tenir à carreau. Je parle de VRAIS FOYERS DE VIE ! Des endroits où les personnes qui ne sont pas capables de vivre en autonomie puissent couler des jours heureux, sereins, une fois que les parents, les frères et soeurs et autres membres de la famille ne sont plus là.

Cela fait des années que j’aborde régulièrement le sujet. J’ai fait des vidéos, des pétitions, des blogs, des communiqués de presse, je me suis investie et la majorité n’en a strictement RIEN A FOUTRE.

Alors si Brigitte Macron veut s’investir pour la cause du handicap, qu’elle le fasse jusqu’au bout et vraiment. Si le gouvernement émet des paroles, qu’il les accompagne d’ACTES et pas de façon sélective. Oui il y a les autistes mais il y a TOUS LES AUTRES aussi.

De la petite enfance à l’âge adulte. Et oui ils ont TOUS LE DROIT de vivre dignement, protégés et le plus heureux possible.

Voilà. J’avais besoin de recadrer un peu parce que j’en ai ras le bol de ces discours sélectifs et catégorisés dans le handicap mental. Il y a le HANDICAP MENTAL POINT BARRE et oui il est temps en France de s’en occuper pour de vrai et d’arrêter la tchatche de merde.

Merci.

 Post Scriptum 

J’ai écrit ce billet ce matin car je vois beaucoup de communication et de récupération politique autour de l’autisme, le nouveau plan autisme … l’autisme ce grand fourre tout, ce mot plus léger pour évoquer la déficience mentale … et je suis en colère parce que meme si je défends de tour cœur la cause des autistes, je défends aussi la cause des trisomiques, des X Fragile, des déficients intellectuels d origine génétique, accidentelle, peu importe… mais je réalise que la communauté des autistes supporte très mal qu on les associe à Du handicap mental… comme si on les insultait en évoquant l autisme comme un handicap… je découvre littéralement cela. Alors oui il y a des autistes brillants, surdoués, mais il y a aussi des autistes enfermés déficients … mon frère X Fragile a des symptômes autistiques alors quoi? Oui il a un handicap mental et pour moi (c’est mon avis) on peut mettre tous les jolis mots qu on veut comme troubles cognitifs par exemple, l’autisme est un handicap mental. Certes de léger a profond comme pour tous handicaps mentaux, chaque cas est particulier mais en ce qui me concerne j’appelle les choses par leur nom – la seule différence c’est que pour moi, handicap mental n’est pas une insulte ni dénigrant ni négatif – c’est l’expression d’une différence – d ‘une différence qui doit dans sa globalité être considérée et mieux prise en charge en France de 0 à 99 ans. 

 

Droit de réponse à l’article d’Atlantico de la part d’un papa d’X Fragile

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Messieurs,

Dans un article du 2 janvier 2017, Atlantico interview Michel Bénézech, psychiatre, criminologue, etc., à partir des résultats d’ une récente étude de neuroscientifiques de Caroline du Nord et de Nouvelle-Zélande qui aurait constaté que 20% des enfants de 3 ans ont 80% de chances de devenir des criminels d’après l’état de leur cerveau

Le résumé de cette étude est disponible ici

http://www.nature.com/articles/s41562-016-0005.

Il ne porte en aucun cas sur la propension à devenir criminel mais sur la propension à devenir un fardeau économique, criminalité entre autres. La présentation que vous faîtes de cette étude est donc biaisée, voire mensongère.

Les conclusions de cette étude ont été largement critiquées, notamment parce qu’elles reposaient uniquement sur des observations comportementales, en non pas sur des examens cliniques de l’état du cerveau (scanner, IRM, etc) ni sur des analyses biogénétiques.

http://blogs.discovermagazine.com/neuroskeptic/2016/12/19/neuroscience-potential-criminals/#.WG0PtFzwk7E

Partant de là, votre prétendu expert, dont rien n’indique qu’il a une quelconque compétence en biogénétique, affirme :

 » on connaît depuis longtemps des facteurs de risque criminel de nature biologique, certains étant héréditaires comme la faible réactivité du système nerveux autonome : niveau cortical d’éveil plus bas (diminution de la fréquence cardiaque et de la réaction électrodermale), extraversion, impulsivité, névrosisme (anxiété, susceptibilité, irritabilité). D’autres facteurs de risque plus rares sont liés à des anomalies génétiques (chromosomes X et Y supplémentaires, syndrome de l’X fragile, gène ATRX…)”

Or, ceci est faux, ainsi que l’a démontré à plusieurs reprises Bertrand Jordan, qui lui est compétent. Il a notamment montré comment le gène de l’X Fragile a pu être à un moment  considéré comme le gène de la criminalité. Vous en trouverez la description ci-dessous.

Extrait de « Les peurs collectives » par Sylvain DELOUVEE,Patrick RATEAU,Michel-Louis ROUQUETTE, ci-dessous, montre comment le gène de l’X Fragile est devenu le gène du crime pour des pseudo experts et journalistes peu scrupuleux, et plus préoccupés de faire du sensationnalisme que de l’information.

Un autre des obstacles majeurs à la diffusion de la connaissance scientifique est que celle-ci est souvent désenchanteresse et peu spectaculaire, ce qui incite parfois les médias à choisir de rendre l’information scientifique plus attractive qu’elle ne l’est en réalité. Dans l’introduction de son livre « Les imposteurs de la génétique » (2000), Bertrand Jordan a montré comment certains fantasmes concernant le progrès scientifique, l’urgence de la diffusion de l’information et l’intérêt pour le sensationnel avaient pu faire écrire en 1996, dans le « Courrier International », qu’un test permettant d’établir la présence d’un gène criminogène chez un individu allait être mis au point en Grande-Bretagne. Ce gène là est un vieux serpent de mer de l’imaginaire biologique. Il est le contenu d’une idée simple qui marque les esprits, et qui permet de rendre compte facilement de comportements comme le crime, l’alcoolisme, l’homosexualité, etc. OR, s’il est vrai que les gènes expliquent bien des choses, peu de scientifiques seraient prêts à dire qu’ils suffisent à expliquer un phénomène aussi complexe que la déviance par exemple, tandis que bien des journalistes pourraient le faire sans état d’âme.

Jordan se demande donc comment une nouvelle de ce type a pu être publiée dans un journal de bonne réputation. Il remonte le chemin qui de « Courrier international » à un article de « La Stampa », de « La Stampa » au « Daily Mail », du « Daily Mail » à un texte paru dans le « Sunday Times » mène à un entretien téléphonique accordé par le professeur Howard Cuckle. Or ce dernier n’avait rien évoqué d’autre que le syndrome de l’X fragile sur lequel, en effet, un test à grande échelle allait être mis en œuvre et qui, pour un scientifique, n’a rien à voir avec l’idée d’un gène de la criminalité. L’information s’est déformée par incrémentation au point de s’identifier à un stéréotype spectaculaire de l’imaginaire de la biologie. « Courrier international » s’est bien fendu d’un rectificatif, mais on imagine aisément qu’il a eu beaucoup moins d’impact dans l’opinion publique.

….

Plus récemment, dans une analyse d’une étude finlandaise sur une éventuelle association entre 2 gènes (MAOA, HTR2B) et criminalité, Bertrand Jordan conclut :

http://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2015/01/medsci20153101p105/medsci20153101p105.html

….

« C’est peut-être le point le plus important de cette étude (et de celles qui l’ont précédé) : malgré tous les efforts déployés, on ne détecte pas de gènes dont un allèle aurait un effet majeur et conférerait à son porteur un risque relatif élevé de violence ou de criminalité. Compte tenu de la sophistication des échantillons et des méthodes, cela signifie que de tels gènes n’existent pas.

Néanmoins, ce travail n’échappe pas au risque de surinterprétation, favorisé par des ambiguïtés dans sa présentation « 

….

Ainsi donc, Michel Bénézech, expert contributeur à Atlantico, et Atlantico appartiennent à la catégorie pour des pseudo experts et journalistes peu scrupuleux, et plus préoccupés de faire du sensationnalisme que de l’information, tels que mentionnés dans “Les peurs collectives” cité ci-dessus.

Il me parait que la moindre des choses que vous puissiez faire est de publier le rectificatif qui précède, ce que je vous demande instamment de faire.

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Salutations

Christian Fuchs

Père d’un enfant XFragile