J’avoue, quand 50 Shades of Grey est sorti et que les critiques ont déferlé toutes plus cinglantes les unes que les autres alors que les ventes explosaient je me suis attardée sur ce phénomène, curieuse mais sceptique. Sans avoir lu les livres j’ai lu des extraits retranscrits par les critiques les plus virulentes et j’avoue, j’étais horrifiée. Comment pouvait-on écrire de façon aussi moche et avoir autant de succès?
C’était quoi ces extraits de sexe pour jeune hystérique en mal d’orgasmes ? Quand on a évolué avec des bandes de mecs qui mataient Katsuni et autres héroïnes de porno, forcément, on se dit que ma parole, c’est vraiment du porno pour maman … sous entendu, je découvre enfin ma sexualité en lisant un livre qui rend un peu moins tabou le sexe « cru » …
Alors a force de tergiverser, de critiquer, de lire que des critiques négatives (trop) , d’écouter en interview l’auteure (qui a l’air d’avoir limite écrit avec une stratégie marketing en tête), je me suis dit : ma vieille, t’as qu’une chose à faire c’est le lire.
En édition papier, trop cher. Alors comme j’ai eu le bonheur d’avoir un iPad mini pour mon anniversaire / Noël et qu’en plus j’ai pu m’installer l’appli Kindle, je me suis dit bingo, je tente 50 shades comme ça…
Démarrage laborieux. J’ignore si ça vient de la traduction (je n’avais pas envie de lire du sexe en anglais c’est comme ça) mais clairement le début n’est pas engageant. Les phrases sont laides, la narration est vulgaire à souhait, j’ai vu le moment où je n’allais pas y arriver…
Et puis quand même, en se forçant un peu, enfin, la rencontre entre Christian Grey, beau gosse ténébreux qui a tout pour émoustiller les femelles de tous bords et Anastasia Steele, la jeune beauté qui s’ignore à la fois belle et grosse cochonne opère….
Il y a beaucoup de ridicule au départ… On a du mal à y croire. C’est entendu, prévisible, voire lourd.. Et le double orgasme qui suit la perforation de l’hymen tellement le mec il est doué que pff… ok… on veut bien y croire mais quand même c’est pas gagné…
Et POURTANT on pénètre (excusez le jeu de mot) peu à peu dans l’histoire… Car en fait le truc c’est que c’est AVANT TOUT une histoire d’AMOUR ! Eh ouais et c’est bien ça qui nous tient. Oui je pense quand même que c’est un vrai livre pour filles… écrit par une fille pour des filles…
Car au delà du sexe cru qui est bien présent … mais en fait c’est plus une espèce de violence, brutalité que sexe extrême (j’en suis au Tome 2 je n’ai pas encore lu de sexe évoquant la double pénétration ou de gang bang …)… il s’agit surtout d’une passion dévorante où s’immisce un sentiment amoureux puissant…
et je crois que c’est ça qui tient la lecture… on veut savoir si oui ou non ils ont une chance… le sexe excite évidemment, émoustille, donne envie, mais il n’est pas aussi déterminant que ça dans la lecture, dans ce qui fait qu’on poursuit la lecture. On poursuit la lecture parce que finalement, on veut savoir s’ils auront une chance de s’aimer ces deux tordus.
Bon et puis Christian Grey, c’est la quintessence du fantasme masculin… Il est beau mais abîmé, fort mais vulnérable de par son vécu, terriblement mâle mais encore petit garçon sous sa carapace de testostérone, macho mais tellement romantique, prévenant et attentionné et en plus il est milliardaire et à fond dans l’humanitaire alors forcément, que demande le peuple ?!
Anastasia Steele, bon… la belle naturelle qui ignore son grand pouvoir de séduction, la cochonne qui se révèle, elle est un peu chiante avec son côté sainte nitouche sur les bords, pleine de faux principes à deux balles mais finalement c’est ce qu’on attend d’elle pour mieux valoriser le beau ténébreux…
Bref. j’en suis au Tome 2 et j’ai téléchargé le Tome 3 … parfois je saute un peu des lignes et j’ai été tenté de regarder les dernières pages mais quand même, par temps de pluie, par soirées solitaires, avant de s’endormir, ça se lit très très bien, aussi bien qu’un Harlequin ou un Régine Desforges.
Si si moi je me suis fait ma pré éducation sexuelle en lisant la trilogie Régine Desforges (je crois que dans le fond j’ai préféré d’ailleurs) mais bon… tout ça pour dire que faut pas cracher dans la soupe. Ce n’est pas dans le grande littérature 50 Shades of Grey, mais c’est pas ce qu’on en attend…
Donc si je dois donner un vrai avis, ça va. J’aime bien et ça se lit bien. Vous pouvez y aller… mais lisez ça avec légèreté.