La question existentielle des réseaux sociaux et de l’exposition de soi me taraude

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Bonsoir à tous

J’écris quand j’ai le temps, c’est à dire très peu ces derniers temps…

Je suis active sur les réseaux sociaux. Trop peut être. Sûrement.

Déformation professionnelle + tempérament communicatif hyperactif = surexposition

Et justement ces derniers temps je m’interroge. Je me fatigue, je vieillis et je ne sais pas si c’est si bien que ça de se raconter…de s’exprimer à outrance.

Souvent je me dis « pour vivre heureux, vivons caché ». J’admire certaines personnes pratiquant avec aisance le « never complain, never explain ». Je trouve que cela requiert une grande force de caractère (ou une totale inhibition si on se fait l’avocat du diable).

Souvent je me dis aussi que c’est quand même grâce aux réseaux sociaux et à mon blog que je peux mettre en place mes actions de communication en faveur des causes perdues comme la reconnaissance du handicap mental. C’est aussi une chance facebook pour renouer des contacts perdus de vue, garder contact avec sa famille même éloignée, faire des rencontres intéressantes … Il y a forcément du bon. Mais moi je ne sais pas me compartimenter. Je déteste ça en fait. Je ne vois pas l’intérêt. Alors je me montre comme je suis aussi bien avec un ami virtuel qu’un ami de la vraie vie. Je m’exprime pourtant avec beaucoup de retenue … Quelques mésaventures m’ont fait bannir à jamais certains propos… Même encore aujourd’hui il m’arrive fréquemment de supprimer instantanément des statuts publiés parce que je tourne 7 fois ma langue dans ma bouche après avoir tapé ENTER sur mon clavier et que je me dis : Oh non finalement non…

Les gens qui ne me connaissent pas par cœur se font une idée de moi en fonction de ce que j’exprime ou d’une photo que je publie. Et en fait ça m’agace qu’on me juge… Dans le bon ou le mauvais sens d’ailleurs. Et comme je ne peux décemment pas m’étaler sur facebook  – et encore moins sur twitter – (et pourtant je suis persuadée que certains pensent que je raconte grave ma vie alors que pas du tout), je suis souvent frustrée d’être mal ou partiellement jugée. Car forcément on est jugé.

S’exprimer, s’exposer, cela veut dire qu’on doit accepter d’avoir des réflexions, des remarques désagréables, des commentaires qu’on n’avait pas prévu… Souvent ça me hérisse, ça me fait fuir et pour plein de raisons, je ne peux et ne veux rien dire ou justifier.

Et dans ces moments là je regrette cette dépendance à ces espaces d’expression, je me dis que ça n’apporte rien, que ça ne sert à rien. Même avec mes démarches de pétitions pour le handicap mental, mes efforts de sensibilisation, mes élans de révolte contre l’injustice sociale … dans mes moments de baisse de régime je me dis que ça ne sert à rien, que ça ne mène à rien et que je serai mieux à être recentrée dans la vraie vie à apprendre à tricoter et utiliser ma machine à coudre achetée sur leboncoin ou apprendre à devenir un cordon bleu.

En fait je crois que je vais peu à peu m’éloigner de ces espaces d’expression. Les garder bien sûr parce que cela permet de garder contact avec des personnes que l’on apprécie, cela permet de diffuser des informations utiles, d’en trouver aussi, d’échanger avec des personnes de valeur, mais prendre de la distance, moins m’investir émotionnellement, gagner en pudeur parce que tout le monde n’a pas besoin de connaître mes états d’âme en version « light » ou pas…. Et puis aussi je vais continuer d’apprendre à essayer de moins réagir lorsqu’on émet des jugements me concernant. Après tout, je suis comme je suis, je plais à qui je plais.

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3 réflexions au sujet de « La question existentielle des réseaux sociaux et de l’exposition de soi me taraude »

  1. Olivia, je vous comprends car il est insupportable d’être jugée, sur quel critère, pour quelle raison , au nom de quoi? si votre discrétion est la seule solution pour ne plus souffrir du peu d’intelligence des gens, vous seule le savez. En tt cas, je vous le dis et le redis, le simple fait de savoir que vous êtes telle que vous êtes m’apporte beaucoup de sérénité et me rassure dans ce monde imparfait. J’avais relayé votre lien sur nos groupes, et vous êtes appréciée à votre juste et grande valeur. Nous sommes tous et toutes très différents, intérêts, milieu, histoires personnelles, mais heureusement que nous osons l’être et tant pis pour ceux qui ne sont pas assez intelligents pour l’accepter. Libres et debout, comme vous !

  2. J’ai hélas l’impression qu’on arrive toutes et tous à cet amer constat un jour ou l’autre. Prendre un peu de recul permet de réfléchir à ce qu’on veut vraiment, quel sens on veut donner à son blog, quelles limites on se fixe.
    Partir pour mieux revenir.
    Ne baisses pas les bras après tous ces efforts. Ceux qui te suivent te soutiennent

  3. je ne pense pas que ce soit une force de caractère que de ne pas montrer ses émotions; sa vraie personnalité. je considere que C meme de la grande lachete. On vit avec les autres, on a besoin des uns et des autres. celui ou celle qui n’a pas compris ça n’a rien compris au vrai sens de la vie. Je les plainds de tout mon cœur ! Quelle perte de temps; Quelle misère, Quel ORGUEIL Criminel qui fou toute la vie en l’air et les hommes. Les autistes n’ont pas peur d’exprimer leur maladie ! Vivre C est avoir le courage d’etre honnete avec soi et les autres !
    Ghislaine ou les Chain’up de Ghislaine

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