A une plus petite échelle, à un niveau plus « cheap », il y a nous, moi. La société me complexe. Je ne suis jamais assez bien. Surtout depuis que Photoshop a envahi les studios photos des magazines féminins représentant des femmes en dehors des réalités statistiques. Surtout depuis que rondeurs sont synonymes de laisser aller, surtout depuis que maigreur est synonyme d’anorexie…
Vive la beauté mais à bas l’artifice. Vive le respect de soi mais au diable tout narcissisme inutile. En d’autres termes, on peut vouer une adoration à Chanel, Guerlain et Calvin Klein sans s’asperger la moitié de la bouteille tous les matins.
Ce n’est pas de notre faute. Nous sommes victimes après tout. C’est ça qui est terrible. De la manipulation à l’échelle mondiale. Même la vague Zen implique de la consommation. Il faut consommer Zen pour être Zen. N’est pas Zen qui veut. Ça s’apprend. Les orientaux nous vendent leurs kimonos, et leurs manuels de Feng-Shui, nous on leur vend nos tailleurs Agnès B. et notre foie gras aux truffes. Bon deal. Personne ne perd au grand jeu de la mondialisation. Si, ceux qui ne consomment pas.
Ne plus consommer, c’est se mettre en marge de la société. Ça fait peur de ne plus consommer. Ça pourrait être le début de la fin ? Non seulement il faut consommer, mais il faut SAVOIR consommer. Il faut consommer à la mode. Même la bouffe s’est adaptée à la mode. Mangeons bio. Comme si avant, nous avions mangé un ensemble d’aliments extra-terrestres cultivés dans l’espace intersidéral. La pomme de terre vient bien de la terre non ? C’est comme le principe de la lessive qui lave plus blanc que blanc. Maintenant, on a la terre plus bio que bio. C’est le « plus » qui compte. Bientôt, une seule fraise suffira à combler notre alimentation enrichie parce qu’elle aura tellement plus de qualités nutritives qu’elle rendra la moitié du monde végétarien.
Le bonheur, avant d’être dans le pré, il est avant tout dans sa tête. Après tout, si une femme est heureuse en chaussant des échasses et en se nourrissant de graines et de branches de céleri, je m’incline. Je respecte le droit du « chacun voit midi à sa porte ». Je sais que personnellement, je n’ai pas encore réussi à trouver d’autres tenues dans laquelle je me sente aussi à l’aise que le jean. Pourtant même le jean à cédé aux appels de la mode. Taille basse, extensible, fashion jusqu’au bout, même le jean s’est fait avoir. Moi aussi. Je serai une baroudeuse de choc, mais de charme aussi.
En attendant, comme le disait grand-mère, être belle ça ne s’achète pas. On l’est ou on l’est pas. Pffiouu, heureusement que la chirurgie esthétique à fait son apparition, on a failli être tous moches.
Nos vies auront bientôt l’air d’un spot publicitaire, on aura le rôle principal à tour de rôle, nous serons tous des stars, notre instinct s’envolera, nos pensées s’uniformiseront, nous deviendrons tous pacifistes et asexués, nous serons les survivants de notre planète bio, Zénifiés. On nous apprendra comment tout faire, même l’amour. Franchement, il était temps ! A se demander comment l’être humain a fait pour survivre depuis ces derniers millions d’années ? Sans ultra consommation ? Sans TV ? Sans supermarchés ? Sans centres commerciaux ? Sans les clubs de vacances ? Et l’homme a survécu ?
L’homme s’évertue à se créer son propre malheur. Un monde d’artifices pour le bien être d’une minorité. La révolution individuelle doit commencer puisque l’union ne fait plus la force. On a le droit d’avoir confiance en soi et d’avoir ses propres convictions même si elles ne correspondent pas à la grande recette de la mondialisation au sens socio-économique du terme – la liberté de l’un s’arrêtant où commence celle de l’autre-, on a le droit de ne pas être une victime de la mode. Je m’approprie ce droit. Je souffrirai les idées claires. Je ne cèderai pas. Trop d’hommes sont morts pour la liberté. Je ne veux pas les déshonorer.
L'article est très vrai, très intéressant!Après, c'est un peu réducteur. Perso je ne me fais pas belle pour terminer dans les bras de qui que ce soit, mais d'abord et surtout pour moi. Parce que ça me plaît, les habits, les jupes qui tournent. Comme toi, je suis admiratives devant celles qui marchent sur des échasses. J'y arriverai jamais ;)qu'on mette du chanel ou du parfum maison avec des fleurs de notre jardin ou rien du tout l'important c'est de se faire plaisir