Balance ton blé

Je crois que notre société est à un tournant de sa mutation … je ne suis pas experte en sociologie ni en politique, je suis juste un témoin, française moyenne sûrement naïve et ignorante de beaucoup de choses, comme nous tous, de ce qui se passe dans notre monde. Avec la vitesse de la circulation de l’information, la vitesse de la déformation de l’information, la vitesse des mensonges et de la manipulation, la vitesse de la diversité des informations il y a de quoi attraper le vertige.

J’essaie coûte que coûte avec le temps de ne pas me laisser entraîner dans les tourbillons puissants populistes et je déteste les mouvements de groupe qui appellent à la haine et la destruction systématiques. ça me fait peur. Mais je déteste la manipulation et le mépris du pouvoir pour le peuple et l’aplomb avec lequel les puissants prennent le peuple pour des cons.

Au vu des événements, on ne peut pas cependant nier qu’on vit dans une société dont la générosité est vraiment inégale.

Je n’ai jamais aimé la comparaison entre les malheurs, entre les maladies, entre les souffrances, entre les causes. On soutient, on est sensible à des causes différentes, parfois à toutes en même temps et on fait tous ce qu’on peut pour être solidaire selon sa sensibilité, ses moyens.

Avec l’incendie spectaculaire, terrifiant, presque apocalyptique de Notre-Dame en plein début de semaine Sainte, il y a eu un effet symbolique d’une grande puissance pour beaucoup d’entre nous. Un garde-fou, une alarme retentissante…presque un effet de jugement dernier. En tous cas c’est comme ça que je l’ai ressenti. Et puis ce sentiment que notre histoire enracinée se consume, disparaît. Cette histoire puissante, solide, enracinée qui nous a forgé à travers les siècles qui s’efface de façon visible ça fait peur.

Je suis chrétienne catholique non pratiquante depuis des années et cet incendie m’a touché en profondeur. J’ai regardé sidérée en boucle cette flèche s’effondrer dans le brasier de la charpente. J’ai eu la gorge serrée, les larmes aux yeux. Je me suis sentie atteinte dans mon âme. Je ne pense pas avoir fait de sensiblerie. Et puis il y a cette vague de dons qui est arrivée. Cette mobilisation inouïe comme si nous avions été attaqués au plus profond de notre société, comme si nous venions de vivre une apocalypse…. l’affluence visible des grands puissants du CAC 40 Français se sont fendus de quelques millions pour sauver la France, sauver un de nos symboles … Le Président et ses conseillers ont décidé de tout suspendre et faire de cet incendie un événement national majeur.

En soi c’est bien. Je veux dire c’est positif de resserrer les liens, de faire preuve de générosité pour sauvegarder notre patrimoine. Et puis malgré tout il y a ces détails dérangeants qui petit à petit créent un malaise…des questions qui se posent… J’essaie de rester positive mais ces questions sur la nature humaine, sur la réalité de notre société surgissent … Et je réalise très vite que ces questions surgissent de partout … de façon plus ou moins suspicieuses…

L’excès de dons pour Notre Dame a eu l’effet de montrer la violence de l’inégalité de notre société et le ravin abyssal qui existe entre les riches et les pauvres. Il y en a toujours eu de l’inégalité. Les pauvres ont toujours été plus nombreux que les riches mais la différence maintenant semble être que cela est beaucoup plus visible, beaucoup plus extrême aussi.

Moi je ne reproche pas aux riches d’être riches. Moi aussi j’aimerai être riche dans l’absolu. En tous cas suffisamment pour ne pas être obligée de trop compter, pouvoir offrir des vacances à ma fille plusieurs fois par an, pouvoir me faire quelques plaisirs, sortir, voyager, prendre soin de moi et ceux que j’aime … faut pas se leurrer, l’argent, dans notre société actuelle, ça aide.

Ceux qui disent que l’argent ne fait pas le bonheur ne savent pas ce que c’est que d’en manquer. Donc oui, jusqu’à preuve du contraire, l’argent aide à mieux vivre et moi je ne suis pas contre. Par contre, je suis pour de l’argent gagné de façon juste et dans des proportions saines. Et aujourd’hui, il y a un véritable fossé entre les travailleurs qui triment en étant payés au lance pierre et des très riches qui gagnent des millions juste en étant héritiers. Je schématise évidemment.

Notre société depuis des mois, rend visible de façon criante la détresse des plus vulnérables. Avec les réseaux sociaux, le mouvement des gilets jaunes, le ras le bol bruyant et dérangeant du peuple et notamment des classes moyennes en voie d’extinction qui paient, qui travaillent qui paient toujours plus avec toujours moins de pouvoir d’achat, moins d’infrastructures, moins d’aides et de soutiens et à qui on répète qu’il n’y a pas le choix et qu’elles devront travailler encore plus, plus longtemps, parce qu’il n’y a pas le choix, parce que sinon la France s’éteindra, sinon, la dette augmentera, il n’y a pas le choix.

Les hôpitaux saturent, les handicapés sont sacrifiés, les chômeurs sont menacés et stigmatisés, les SDF augmentent, c’est la corde raide. Les associations caritatives ont moins de dons et en parallèle, les plus riches deviennent plus immensément riches (sans forcément recréer de l’emploi, sans forcément redistribuer la richesse à ceux qui en ont besoin) et soudain, soudain, ces grosses multinationales favorisées et protégées par l’Etat, grand seigneur, lâchent des millions de façon presque démesurée pour nos vieilles pierres. Pourquoi ?

Je veux dire, pourquoi aussi facilement et autant pour des vieilles pierres mais pas aussi facilement et autant pour aider l’état, les associations, les français qui souffrent ?

Cela montre que de l’argent il y en a. Il y en a dans le privé et dans le public aussi. Des milliards. On se rend juste compte que c’est une question de CHOIX. Le choix de la gestion de tout cet argent nous dépasse. A nous on répète qu’il n’y a pas le choix. Il faut payer la dette, il faut travailler plus, il faut s’assumer encore plus : retraite, santé, éducation, transports, on doit se prendre en mains et ne plus être des assistés de l’état. Mais on aide, on favorise des grosses multinationales à payer le moins possible de taxes pour qu’elles puissent s’autoriser à grands renforts de communication des dons de millions d’euros pour rebâtir un de nos monuments.

Entendons nous bien : je suis pour la réparation de Notre Dame (en espérant que cela soit fait dans le respect des bâtisseurs qui l’ont érigée), je trouve positif le don de grandes sommes d’argent en cas de besoin. Je me demande juste pourquoi la misère ne soulève pas le même élan ? Je me demande si en temps de guerre destructrice sanguinaire, en cas de cataclysme majeur, si ces mêmes immenses richesses auraient la même générosité… ? Je me demande s’il y a finalement une vraie volonté d’enrayer la misère? S’il n’y avait plus de misère il n’y aurait plus de riches .. c’est peut être ça en fait … les riches veulent rester en happy few pour être sûrs de le rester… soit. Mais quand il y a tant d’argent, à quoi cela sert-il ?

Si les hypers richesses redistribuaient une partie de leur fortune à l’état ou à des organisations caritatives, si tout le monde avait un toit, à manger, une éducation, un revenu minimal satisfaisant, ça serait la paix dans le monde. ça serait bien. Trop bien peut être ?

#TousEnBleu pour l’autisme et tous ensemble pour le handicap mental.

Un jour je réussirai à faire des billets sur des choses légères comme le maquillage, la gastronomie, les voyages … ça va me reprendre c’est sûr …quand je voyagerai de nouveau, quand j’irai de nouveau au restaurant, quand j’aurai de quoi gaspiller quelques euros dans de la cosmétique et du maquillage mais bon. En attendant ce sont souvent le causes sociales, humaines qui l’emportent.

2 avril et durant tout le mois, des petites voix, des images surgissent en bleu sur vos écrans. Pourquoi ? Parce que c’est le jour et le mois de la sensibilisation sur l’autisme. On fait du marketing, on trouve sa célébrité pour accompagner et on espère très fort être entendu, vu, pris en compte … au moins une journée.

Je reste convaincue après 22 ans de militantisme plus ou moins acharné pour la cause du handicap mental, que c’est l’union qui fait la force. Je comprends néanmoins le besoin d’être reconnu en tant qu’autisme, en tant que X Fragile, en tant que Trisomique parce qu’évidemment chaque déficience, chaque différence, chaque handicap a ses particularités et c’est important, vital que ces particularités soient prises en compte dans les prises en charge.

En France malheureusement, avant d’en arriver à de la prise en charge personnalisée, il faudrait déjà une prise en charge correcte, tout court. Oui il faut plus d’inclusion, plus d’AVS, moins d’admin fastidieux, répétitif et plus de places partout, plus d’IME, plus d’IMPro, plus de centres occupationnels pour adultes en externat et en internat et il faut plus d’emplois formés pour prendre en charge toutes ces personnes. Il y a le scandale des EHPAD mais attendez de voir l’état des centres pour handicapés en France tous âges confondus.

Parfois on se croirait dans une cour des miracles. On ressort parfois avec des hauts le coeur, une révolte sur la misère de ces endroits. Tous les autistes ne sont pas comme Rainman. Tous les trisomiques ne sont pas que des joyeux lurons ouverts au monde. Dans le handicap il y a des myriades de déficiences des plus légères aux plus profondes. L’inclusion en milieu ordinaire ça ne marche pas à chaque fois et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de mieux.

Il faut travailler de front sur toutes les options. Mais pour ça il faut de la VOLONTE et de l’ARGENT. Il faut VRAIMENT le VOULOIR.

Les gouvernements successifs à coups de com et parfois pour certains avec une vraie bonne volonté, essaient de faire croire que les choses vont changer. Changent-elles vraiment? La situation des handicapés mentaux a-t-elle vraiment évolué depuis plus de 25 ans ? J’ai 43 ans. Mon frère va en avoir 26. Il est X Fragile en mutation complète. Sa situation reste précaire. ça fait 22 ans que je milite de façon indépendante. Il y a des bonnes volontés pleines d’initiatives et d’énergie positive chez les parents d’handicapés qui est phénoménale. Si les parents de ces enfants avaient le pouvoir et l’argent, ils en feraient des choses formidables. Mais ça ne suffit pas. Ou alors ça masque le fond abyssal du problème structurel de la gestion du handicap en France.

Alors je persiste à penser même si c’est important de manifester sa particularité, que l’union fait la force. Je persiste à penser que toutes les familles du handicap mental, des déficiences cognitives doivent s’unir et faire pression. Je le répète inlassablement …. les prises en charges adaptées personnalisées en découleront naturellement mais déjà, il faut agir en global sur TOUT : diagnostic précoce, prise en charge rapide et facilitée, réduction drastique de l’administratif, formation, recrutement et valorisation des postes qui s’occupent de ces enfants et adultes. Mais aussi lutter contre les discriminations, y compris vis à vis des parents a qui on ose balancer des enquêtes sociales … pour voir quoi ? Pour confirmer quoi ? Des parents qui en plus d’aimer leurs enfants différents et se battre pour eux, on essaie de sous entendre qu’ils ne s’en occupent pas assez bien alors que toute l’organisation structurelle de la société est inadaptée et hostile aux personnes en situation de handicap ? Lutter contre les préjudices faits aux adultes dans les centres qui ont moins de vacances que la moyenne et qui n’ont jamais droit à la moindre petite journée de rab sous peine de se faire exclure … quelle humanité ! Lutter contre la fausse inclusion : vous trouvez que c’est de l’inclusion 3 heures par semaines pour un enfant autiste ? 3 heures ! ils font quoi le reste du temps ces petits bouts pour apprendre à sortir de leur bulle ?

La liste des aberrations est longue est révoltante. On pourrait égrener sur des centaines de pages les multiples dysfonctionnements de la prise en charge du handicap mental en France. Et le pire, c’est que ça ne change pas. ça n’évolue pas. Les années passent, les coups de communication politique se succèdent, mais rien ne change.

Oui #TousEnBleu pour l’autisme. Bien sûr. Evidemment. Et surtout, #TousEnsemble pour une vie digne des personnes en situation de handicap mental.

Principes de base du management à l’attention du gouvernement : quand il y a un fail, c’est de la responsabilité du manager

S’il y a une chose dont je suis particulièrement contente d’avoir pu apprendre dès le début de ma carrière en environnement anglo saxon international, c’est la base de ce que je considère être un bon management.

En management (en tous cas anglo saxon et qui selon moi est de loin la meilleure méthode), quand il y a des problèmes, ce n’est pas la faute de l’exécutant mais du manager lui même. Autrement dit, si la tâche est mal exécutée c’est avant tout parce que le manager n’a pas su bien l’expliquer à l’exécutant.

A mon sens, en politique c’est pareil. Le gouvernement bien franchouillard de Monsieur Macron s’agace que la colère des gilets jaunes / France d’en bas et du milieu ne se calme pas et ils ont recours désormais à des signes d’impatience visibles : tweets surréalistes et anti républicains / démocratiques de Marlene Schiappa sur la cagnotte (alors qu’il n’y a jamais eu aucune mesure contre la cagnotte de Tariq Ramadan par exemple), sorties excédées et violentes de Luc Ferry qui veut garder son confort bordel, et retroussement de babines des porte paroles serpillères de M. Macron passant le message d’une répression encore plus forte, encore plus violente contre les « ennemis de la France » … C’est à dire, une majorité de français.

On sent bien le cul de sac. La voie sans issue, le néant.

Il y a une inquiétude réelle et on se demande jusqu’où ça va aller ? Est ce qu’à un moment donné un signal vrai fort, digne d’un Président de TOUS les Français va être transmis ?

A quel moment le gouvernement, son Président va descendre de sa tour d’ivoire et enfin se montrer HUMAIN?

Etre un bon manager c’est savoir reconnaître qu’on s’est trompé. C’est savoir reconnaître qu’on a mal expliqué les choses. C’est savoir reconnaitre qu’on doit baisser sa garde et faire autrement. C’est être un bon psychologue.

Moi je suis contre la violence. Cette escalade de l’hyper violence me mets terriblement mal à l’aise. Je trouve certains débordements indignes. Je trouve dégueulasse que le mouvement Gilets Jaunes soit à ce point décrédibilisé par les médias, les politiques mais aussi au sein même du mouvement car on ne voit que des extrêmistes ou des neuneus lobotomisés obsédés par la violence et le ‘tout casser’ … mais je suis encore plus excédée et désespérée de voir à quel point notre gouvernement, Président sont braques, butés, bornés, à côté de la plaque, persistant à tenir tête quitte à être à la limite mince d’un schéma totalitaire…

Les Français n’en peuvent plus du Bullshit et des discours alambiquées, des solutions tordues qui in fine ne changent pas fondamentalement les choses. « On vous écoute, on vous a compris », … mais non ! Vous n’écoutez rien, vous n’avez RIEN COMPRIS !

C’est vrai les Français récoltent ce qu’ils sèment : ils ont voté pour Macron. Alors quelque part faut assumer. Macron n’est pas le seul acteur d’un système en perdition depuis des années, c’est vrai aussi. Mais tous ces français qui n’ont pas voté n’avaient juste plus envie de voter et n’y croient plus. Peut-on les blâmer quand on voit le niveau de corruption au sommet de l’état, les abus, le mépris qu’ont certains? Peut-on blâmer les français de ne plus avoir l’énergie d’y croire?

M. Macron a défaut d’être responsable de TOUT pourrait décider d’aller un peu dans le sens du peuple.

On le dit, on le répète : les Français ont besoin de signes FORTS d’efforts d’équité dans la justice fiscale, dans la justice sociale.

Symboliquement, rétablir l’ISF serait un VRAI geste d’apaisement.

Croire qu’avec une consultation nationale déjà vérolée il y aura de vrais changements me semble un peu illusoire à vue d’oeil même si la démarche est positive. Et une fois la consultation faite y aura-t-il des changements ? Vu ce que le gouvernement passe comme message on a l’impression que plutôt non …

Tenir bon jusqu’aux Européennes ? mais c’est déjà mort. Les partis centristes vont se prendre une raclée. La France comme d’autres pays vont se lâcher par dépit sur des partis radicaux parce que non, ça ne peut plus durer. La branche de l’arbre va céder et le peuple ne se laissera pas écraser sans broncher.

Un peu de leadership puissant et BIENVEILLANT ferait du bien. Moins d’orgueil, plus de proximité sincère, moins de bullshit et des symboles de réconciliation forts : Mesures radicales contre la fraude fiscale, mesures de transparence sur la gestion de l’argent des français, répartition plus juste, un contrôle réel et sérieux à tous les niveaux (pas seulement les pauvres au RSA), moins de féodalisme, plus de MERITOCRATIE, oui.

Donc message aux dirigeants : Arrêtez d’engueuler les français râleurs et révoltés comme s’ils étaient des gros débiles sales gosses et que maintenant ça suffit sinon gros pan pan culcul. Remettez vous en question. Vraiment. Arrêtez de faire semblant d’écouter et de comprendre (ou de pas comprendre). Rétablissez des symboles de justice fiscale déjà pour commencer. Le reste suivra.

La base.

Les #gros vous demandent de leur foutre la paix.

Saison estivale oblige, on se prend – essentiellement nous les filles – l’obligation de présenter un corps acceptable: en short, en robe, en maillot, il faut cacher ce gras, le supprimer à tout prix, gommer cette cellulite disgrâcieuse …. HELP.

Mais en même temps, il y a plein de voix qui s’élèvent sur le ‘body positive’, la fin du ‘body shaming’, les grosses qui s’acceptent et revendiquent le droit d’être comme elles sont (désolée cela semble un sujet majoritairement féminin même s’il y a des hommes dans le lot).

Moi je suis entre les deux. Je ne revendique pas mon surpoids mais je l’accepte mieux (sauf sur la plage). La grosse moyenne. Pas mince, pas obèse (quoique selon l’IMC je commence à me rapprocher depuis quelques mois dangereusement de la limite qui fait si peur). En gros si je perdais 15 kilos ça serait idéal. Eh oui. Petite rondelette, des kilos cumulés depuis des années yo-yo,  après un bébé, du stress et de la contrariété à volonté, je suis une mangeuse compulsive.  Je mange mes émotions. J’ai passé ma vie à être au régime (depuis mes 14 ans) et j’ai quand même trouvé le moyen de faire le yo-yo en pente ascendante. Comprendre par là que plus les années se sont écoulées et plus mes reprises de poids après perte ont été plus importantes ) chaque fois. Et aujourd’hui, je prends parole sur mon petit blog de rien, parce qu’après deux années infructueuses sur Weight Watchers online, appli la plus vantée, car la plus humaine, plus équilibrée (c’est vrai), des reprises abandon du régime du Dr. Fricker qui est quelqu’un qui me connaît depuis mes 26 ans, que je respecte infiniment et aime beaucoup, j’en arrive au point de non retour du : fuck les régimes.

J’ai lu le petit pamphlet sur la grossophobie « Gros n’est pas un gros mot » du collectif Gras Politique porté par Daria Marx et Eva Perez-Bello et ça m’a fendu le coeur, tellement c’est d’une vérité implacable et que j’invite tous les minces à le lire (les gros aussi).

9782290101780

Et je me suis plongée dans « Maigrir sans régime » du Dr. Jean-Philippe Zermati …. j’étais allée voir il y a quelques années le Dr. Gérard Apfeldorfer, psychiatre spécialiste des TCA (Troubles du Comportement Alimentaire) car j’avais déjà bien compris que chez moi le problème ne tient pas qu’au régime.

71fWutqdkiL.jpg

Entendons nous bien : je n’ai pas envie de rester grosse. Je ne suis pas grosse dans ma tête. Ce n’est pas moi. Et puis tant qu’a faire j’aimerai mieux ne pas avoir les cuisses qui frottent en été et pouvoir porter des mini shorts et m’habiller le matin sans me poser de questions ou ne pas lutter pour savoir comment je pourrai avoir l’air plus jolie et moins grosse quand je vais passer des entretiens de boulot …

J’aimerai aussi pouvoir être certaine que lorsqu’on me refuse un boulot ce n’est pas aussi à cause de mon physique … et ça j’ai des gros doutes sur le sujet, surtout dans certains secteurs. En même temps, même moins grosse je n’ai jamais été une fille à tailleurs-talons. ça m’emmerde les talons. J’en ai déjà parlé dans un de mes blogs. Moi je suis une fille en jean boots tout terrain avec 10 ou 15 kilos de moins. Mais je suis lucide. Je travaille dans un métier de représentation, donc forcément, il faut répondre aux standards et je sais que faire 15 kilos de moins aiderait ma carrière. Je ne suis pas dans le déni.

Je sais aussi que j’aurai plus confiance en moi, que je pourrai faire plus de sport, bref, je sais que beaucoup de choses iraient mieux si je pesais moins lourd. MAIS, car il y a un mais, il faudrait aussi qu’on me foute la paix. Tout le monde se sent obligé de vous sortir sa science, ses croyances, ses méthodes infaillibles sur la perte de poids. Surtout les proches. Moi je suis PhD en régimes. Entendez par là que je suis incollable. Le métabolisme, les hormones, l’alimentation, je suis sur le sujet depuis mes 14 ans. J’en ai 42. Et en plus j’ai toujours adoré la biologie même si j’étais nulle en maths donc autant dire que quand on commence à me donner des leçons sur comment je dois m’y prendre pour perdre du poids, je me marre (ou je m’énerve, aussi).

Je parle de moi parce que forcément c’est plus simple mais je sais que je suis loin d’être seule et que ça fait longtemps que ça dure pour beaucoup d’entre nous : la culpabilisation au moindre écart et perte de contrôle, l’épuisement de vivre sous contrôle, la culpabilisation tout court, la baisse de l’estime de soi, la crainte de la moquerie, le sentiment de honte, les regards des autres, la terreur du 1er jour en maillot à la plage (car en plus d’être gros on est blanc comme un cachalot),  la restriction extrême, la lancinance des donneurs de leçons, la famille qui s’en mêle pétrie de bonnes intentions (mais on sait que l’enfer est pavé de bonnes intentions), les pesées qui te donnent le sentiment d’aller au casse pipe, les pertes euphoriques suivies de reprises, le sentiment d’echec inoui et le desespoir de se dire qu’on y arrivera jamais tellement ça fait longtemps que ça dure …

C’est formidable ce que la grossophobie à engendré, ce que la course à la performance de notre société a fait comme dégâts. Dans la croyance de la société, tout est une question de volonté : si on est gros, on a qu’a faire un régime et s’y tenir. Bah oui bien sûr. Super, pourquoi j’y avais pas pensé ? Des années que je ne mange ni pain, ni sucre, que je ne bois pas de sodas ni d’alcools … et je suis quand même trop grosse. C’est con hein? Des années que je fais du sport avec plus ou moins d’intensité et pourtant: je suis toujours trop grosse ! Faut arrêter le fromage ! Je n’en mange presque jamais…. Bon ok, parfois je craque pour du pain et du beurre… Bon. Du beurre au pain, soyons honnête.

Mon problème ? La compulsion émotionnelle ET le fait que mon corps, mon métabolisme s’est habitué à la restriction et puis aussi mon patrimoine génétique parce que voilà, on est pas maigrelets dans une partie de ma famille. Je me suis déréglée avec les régimes depuis mes 14 ans. J’ai même pris plein de médicaments à l’époque : Isoméride, Dinintel, Alli … je crois que j’ai pris tout ce qui se faisait sur le marché. Certains trucs dont je n’avais tellement pas besoin plus jeune car je n’étais pas grosse… mais je croyais que je l’étais et on me répétait tellement que ma vie serait mieux si j’étais moins grosse que je le croyais et je me plongeais avec passion dans cette perte de poids.

J’ai de la chance dans mon parcours de ne pas être en obésité morbide. J’ai toujours un regard bienveillant sur l’obésité morbide car forcément il y a d’autres incidences que le simple manque de volonté et l’ingurgitation de nourriture à haute dose.

ça serait bien que les gens minces, proches et moins proches, nous foutent la paix déjà pour commencer. On sait ce qu’on doit faire et pas faire. On a pas besoin de regards réprobateurs, de remarques à la con car on est déjà assez malheureux d’être comme on est. Je défie tout gros de ne pas dire qu’il ne préfèrerait pas être mince. Même ceux qui s’acceptent. On a surtout pas besoin qu’on nous dise que c’est une question de volonté car la volonté ne résout pas tout. Et pour certains, la volonté a été tellement présente, tellement quotidienne qu’à un moment donné on a juste envie de dire : stop, pause, 123 terre je ne joue plus.

L’approche dans la perte de poids doit être globale mais une chose est sûre, il faut absolument que l’entourage, la société, foute la paix aux gros. Ce sera la seule façon de s’en sortir. Foutez nous la paix. En règle générale, foutez-vous la paix à tous. Arrêtez de juger, de donner des leçons aux autres sur comment mieux vivre sa vie, mieux éduquer ses gosses etc. …

On fait tous ce qu’on peut. Alors un peu de bienveillance vraie, ça changera.

A bons entendeurs, merci.

chunk-the-goonies.jpg

Le bon côté de la barrière

Je lis de plus en plus d’articles sur la lutte des classes qui est terminée, sur le marché financier qui l’a remporté, sur la « Merkalisation » de la France et l’avènement des travailleurs pauvres, et parfois je me dis mais à quoi bon lutter en fait ?

Je suis une lutteuse née. J’ai toujours défendu les plus faibles, les injustices, une sorte de sacerdoce familial. Chez moi on est des indignés, des révoltés, des « contre » le système faussement démocratique et républicain, des anti hypocrites, des anti qui imposent leur façon de penser en clamant la bien pensance…et on est contre l’oligarchie.

80db656c6fdc0e9a

Je ne suis pas réac’. Je suis indignée de la façon dont la majorité des gens vivent, c’est à dire mal. Je suis indignée que les gens se résignent et se contentent de miettes de peur de perdre le peu qu’ils ont … et je ne leur en veut pas à ces gens là car je suis moi aussi parfois prise au piège. Je suis indignée de ce système profondément injuste qui pousse les gens à être égoïstes, individualistes et opportunistes pour survivre. Je suis indignée que le féodalisme existe toujours sous couvert de démocratie.

Je pense à mon frère de bientôt 25 ans, handicapé mental, dans son foyer occupationnel pour adultes qui ressemble à « Vol au dessus d’un nid de Coucou » et je pense inquiète à son avenir, à quand mes parents ne seront plus là, à comment on fera en priant de toutes mes forces que mes parents tiennent encore la route plusieurs années en bonne santé et qu’on puisse trouver un lieu de vie permanent digne pour mon frère. Et on nous bassine avec l’autisme grande cause nationale, Brigitte Macron en bataille pour la cause. Et mon cul c’est du poulet? Et puis même si je comprends évidemment la cause des autistes, il n’y a pas qu’eux ? Que fait-on de la palanquée des autres handicapés mentaux, voisins de l’autisme ou pas ? Ils peuvent se brosser et continuer à végéter dans des établissements dignes d’hôpitaux d’après guerre de l’Europe de l’Est ?

Je pense à mes jeunes frères et soeurs déjà lucides et peu enthousiastes du monde du travail qui les attend.

Je pense à ma soeur, son conjoint et leur fils qui eux sont vraiment précaires dans leur logement de Mante la Jolie et qui vivent de vraies injustices sociales…

Je pense à mon propre niveau de vie qui s’est dégradé en 10 ans. Je vis moins bien à 42 ans qu’à 32 ans. ça paraît dingue. J’ai toujours été cigale je l’avoue. Je suis née du bon côté de la barrière. J’ai même eu une jeunesse plutôt « dorée » matériellement car enfant d’expatrié, j’ai grandi aux Caraïbes dans une magnifique maison d’architecte perchée sur une colline, scolarisée en école anglaise, puis j’ai ensuite vécu dans un village médiéval bourgeois des Yvelines, suis repartie au Moyen Orient adolescente puis revenue en France à 15 ans. Et la vraie vie à démarré.

J’ai connu la banlieue un peu moins sécurisante, celle où quand tu es blanche et blonde habillée en bourgeoise tu encours un certain danger, celle où quand tu es une fille tout court aussi, avec des situations parfois critiques dans le RER où je me suis retrouvée serrée côté fenêtre avec un mec qui se léchait le majeur en me regardant et où je priais pour que le train arrive vite à destination, seule dans le wagon… je me suis payée mes études avec un prêt étudiant que j’ai remboursé totalement à 30 ans, j’ai connu l’endettement à 32% entre 25 et 31 ans à cause de différents prêts parce que j’ai voulu m’émanciper trop vite et que si je n’avais pas eu mon père qui m’a secouru plus d’une fois (même encore) j’aurai pu être interdit bancaire …

J’ai toujours bossé à côté de mes études. Je n’ai pas fait des études en école de commerce, je ne suis pas une matheuse, j’ai pas fait science éco / finances etc. j’ai juste fait de la communication, une école après ma licence.

Mais comme je suis bilingue anglais, débrouillarde et pas timide, j’ai toujours réussi à bien me placer et j’ai pas trop mal évolué jusqu’à mes 32 ans. Et paf le chômage. Le truc con qui arrive, qui engendre une précarité, une anxiété, le tout dans un mauvais contexte économique, alors on fait attention à ses choix mais la vérité c’est que quand on est au chômage on est moins fort. Alors on courbe l’échine, on accepte de se dévaluer pour avoir un poste. On accepte même des jobs qui font pas rêver. On accepte même d’être maltraité parce qu’on a son loyer, ses impôts, son électricité, sa bouffe, son internet et son téléphone à payer et qu’il faut absolument passer le cap de la période d’essai renouvelée. Et un jour, on accepte même un CDD.

J’étais de la classe moyenne supérieure, je pense que je suis désormais juste classe moyenne. Et je ne peux surtout pas me plaindre car il y a tellement plus précaires. Mais je ne suis pas riche, ni proprio. Je n’ai pas plein de RTT, pas de PEE, pas de Mutuelle qui rembourse 100%… Ma vie ne ressemble pas à toutes ces photos Instagram de vie parfaite de gens parfaits avec leurs 2 enfants proprios qui se paient en plus des vacances à l’étranger. Je ne suis pas une bobo.

C’est pas grave, c’est la vie. Juste un constat qu’au rythme où va notre société et vu la direction qu’elle prend, quand on nait du bon côté de la barrière il vaut mieux y rester car une fois qu’on commence à glisser vers le bas, c’est très dur de remonter.

Accepter, se résigner ou combattre? J’ai décidé de combattre. Les combats sont individuels mais la victoire collective. Il faut être insoumis mais stratège. Se révolter mais avec intelligence. La vie est une jungle et un combat pour la majorité. La minorité protégée s’accroche, fuyant la précarisation de peur d’être contaminé

J’ai du apprendre à moins consommer, à consommer autrement, à accepter que sauf si je décrochais le jackpot, j’étais mal barrée pour avoir un niveau de vie plus élevé que mes parents. Et en même temps je refuse la fatalité. Mais en France, on ne donne que très peu de marge de manoeuvre aux gens. On aime bien nous mettre dans des cases et qu’on n’en sorte surtout pas.

J’essaie de rester optimiste mais aujourd’hui, à lecture de différents articles,  je suis sombre. Pourtant je vais continuer de me battre car je veux que ma petite fille de 2 ans ait toutes ses chances. Il faut bien s’armer dès le départ. C’est la loi de la survie: savoir s’adapter et être à l’aise comme un poisson dans l’eau même dans les 40eme rugissants.